Interview de notre étudiant, Jan Vudry, auteur de Régression

Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?

Je rêvais à vingt ans de devenir journaliste et écrivain, mais je n’ai rien fait pour réaliser ce rêve. Economiste et mathématicien par ma formation, j’ai eu un parcours classique de cadre supérieur et une carrière orientée vers l’Europe et l’international.

Un jour, l’âge m’a rattrapé et je me suis dit que le moment était venu d’essayer de réaliser mon rêve de jeunesse. J’ai préféré le faire sous un nom de plume, afin de me sentir plus libre et d’éviter toute confusion avec ma vie antérieure. C’est ainsi que commença pour moi cette seconde vie meublée par l’écriture, la nature et les voyages.

 

Pouvez-vous nous présenter votre livre ?
C’est en lisant le roman de M. Houellebecq « Soumission » que m’est venue l’idée de ce livre. Il imagine la victoire d’un candidat musulman à la présidentielle contre la candidate populiste et moi, j’ai choisi l’hypothèse a priori plus probable de la victoire de la candidate populiste.
Mon roman consiste donc à faire vivre et évoluer des personnages dans le contexte d’une France rongée par ses divisions, d’une campagne présidentielle violente et de la victoire et mise en place d’un pouvoir populiste.
Le roman, c’est aussi l’histoire d’une double régression, celle de notre vieux pays et de sa démocratie, mais aussi en miroir celle du narrateur, un professeur retraité qui a l’impression que ce monde n’est plus le sien, qu’il ne le comprend plus et trouve souvent refuge dans l’anonymat et la solitude de sa propriété en Provence. Il vit une liaison amoureuse en dents de scie avec une femme plus jeune, ambitieuse et convertie au populisme qui ne le rend pas heureux et entretient une relation d’amitié avec son voisin, un brillant universitaire musulman angoissé par la victoire des populistes. Ils représentent l’une et l’autre deux des faces d’un pays déchiré par la montée de l’intolérance. Fiction politique, ce roman est aussi une réflexion sur le temps qui passe, les tourments de l’âge et sur la façon dont s’accomplit notre destin.

Pourquoi avez-vous choisi la formation proposée par Désir d’écrire ?
Régression est le troisième roman que je publie. « La danse des fauves », mon premier roman fut un galop d’essai. Je voulais me tester, voir si j’étais capable de construire une fiction romanesque et d’aller jusqu’au bout. Mon ambition était plus grande pour mon second roman « Les âmes de Cracovie » déjà publié chez l’Harmattan. Je fus déçu du résultat et pris conscience des lacunes de l’ouvrage. Il me fallait donner plus d’épaisseur aux personnages. Je ressentis le besoin de suivre une formation à l’écriture d’un roman pour progresser. J’étais en la matière un autodidacte, j’avais appris à écrire un article scientifique, un rapport, une étude, un mémoire ou une thèse, mais je n’avais jamais appris à écrire une fiction romanesque. Je fis des recherches sur Internet et c’est ainsi que je découvris Désir d’écrire. La formation proposée me parut sérieuse, solide et d’un rapport qualité/ prix satisfaisant.

En quoi la formation a été bénéfique dans la réalisation de votre projet ?
Le support de cours proposé par Désir d’écrire est d’une grande richesse pour celui qui découvre comment écrire. On y apprend de multiples choses : comment structurer un roman policier, comment s’organiser, l’importance du synopsis et de la méthode de travail, les techniques de narration, l’approche de ce monde fermé qu’est celui de l’édition, etc. Mais Désir d’écrire, ce n’est pas seulement un cours, c’est aussi un échange régulier à travers des exercices et des travaux avec son coach, c’est ce que j’ai le plus apprécié et je tiens à remercier Céline Zufferey pour sa patience, son ouverture d’esprit, ses commentaires avisés et ses encouragements.

Quelles sont, selon vous, les qualités essentielles pour écrire un livre ?
Ecrire un livre, c’est un travail de longue haleine, que ce soit un livre de recettes de cuisine, un essai politique ou un roman et cela demande donc de l’envie, de la constance, du courage et de la volonté. Le temps que l’on y consacre est important et il faut savoir si l’on est prêt à sacrifier d’autres activités ou à les réduire. Il faut donc ressentir un impérieux besoin et une forte motivation qui ne soit pas liée à l’espérance d’un résultat parce que percer dans le monde littéraire est très difficile. Quelques autres qualités sont sans doute aussi nécessaires: de l’imagination, des talents de conteur, une méthode de travail pour se documenter et surtout et avant tout le goût de la lecture et de l’écriture.

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