Interview de notre étudiante, Zorah Viola, publiée aux éditions l’Harmattan

Ancienne étudiante chez Désir d’écrire, Zorah Viola a publié De famille à tribu – Tout le monde n’a pas eu ma chance d’avoir une mère tordue aux éditions l’Harmattan en octobre 2017. Elle revient sur le grand bonheur de cette sortie et sur son parcours avec Alain Maillard, son coach en écriture.

Zorah Viola, vous venez de publier De famille à tribu. Comment s’est passé le lancement ?
L’Harmattan a référencé mon livre sur les bases de données professionnelles, Dilicom, Electre, afin que les libraires puissent le commander. Mon livre apparait aussi sur les sites internet marchands : Amazon, Fnac.com, ainsi que sur le site de l’Harmattan. La parution du livre est annoncée par l’éditeur auprès des librairies de ma ville. Le lancement est complexe du fait que je ne suis pas une auteure connue, c’est mon premier roman. Bien que les retours des lecteurs témoignent d’un grand intérêt pour mon livre, la publicité pour le faire connaître reste difficile. Une page chez l’Harmattan, une sur Facebook, des flyers. J’en parle beaucoup autour de moi et j’espère que le bouche-à-oreille fera son chemin. J’ai confiance dans mon livre.

Avez-vous déjà organisé des séances de dédicaces ?
Pour l’instant, je n’ai eu qu’une séance de dédicace à la librairie La Gribouille à La Mure. J’ai rencontré une quinzaine de personnes. Certaines avaient déjà acheté le livre et les autres ont profité de ce moment pour se l’offrir. D’autres dédicaces sont prévues : à la librairie ARTSBOOKS La Mure, à Decitre Grenoble, etc. Par ailleurs, j’ai fait une présentation de mon livre à la Maison du territoire du Conseil Général de ma ville avec une vingtaine d’assistantes familiales et les responsables du Service ASE. Ce fut chaleureux et très vivant. Le sujet de mon livre, expérience d’une famille d’accueil, a touché de très près les personnes présentes qui se sont senties à la fois concernées et reconnues dans leur implication au quotidien auprès des enfants qu’elles accueillent. C’est la dimension humaine, empreinte de respect, d’amour, d’éducation qui se joue entre l’enfant accueilli et son assistante familiale qui crée à la fois la singularité et la difficulté de ce travail. Chaque personne présente a pu le ressentir et s’y associer. Mon souhait est de multiplier ces rencontres riches de partages et la chance serait qu’un journaliste à l’affût d’un bel article puisse en faire la Une de son journal.

De quoi parle votre récit ?
Ce récit parle d’enfants placés par décision judiciaire en famille d’accueil. Il relate mon parcours d’assistante familiale, évoque mon expérience acquise au cours de ces trente années de bonheur, mais aussi de difficultés, car ce métier très complexe lie de façon inextricable vie privée et vie professionnelle. Partager sa vie et sa famille avec des enfants qui ont dû quitter la leur n’est pas sans difficultés ni souffrance. Nous nous devons d’accueillir ces enfants en tenant compte de leur histoire, de leurs besoins, de leurs manques, de leur souffrance et de leur famille avec amour et respect, sans préjugé ni jugement.

Comment avez-vous réagi lorsque vous avez reçu la nouvelle que l’Harmattan était d’accord de publier votre récit ?
J’ai éprouvé une grande joie ! J’étais fière d’avoir été capable de retenir l’attention d’un éditeur tel que l’Harmattan, cela me confirmait que j’avais eu raison d’écrire ce livre et m’apportait un sentiment de confiance et de reconnaissance.

Est-ce que la publication était un but pour vous dès le départ ?
Oui, mon but étant de toucher le plus grand nombre. Je désirais aussi que ce témoignage serve de support pour des rencontres, voire des formations autour du métier d’assistant familial. Ces deux buts ne pouvaient être atteints sans passer par la publication.

Qu’est-ce qui a changé votre vie depuis que ce livre est sorti ?     
Ce qui a changé ma vie suite à la sortie de mon livre c’est cette reconnaissance d’auteure publiée par un éditeur reconnu comme l’Harmattan et les retours positifs et commentés de mes lecteurs. Cela apporte une crédibilité et une légitimité professionnelle à mon récit qui me confèrent la possibilité de transmettre ce savoir expérimental.

Vous avez eu la gentillesse d’envoyer un exemplaire de votre ouvrage à Désir d’écrire. Dans votre dédicace, vous avez remercié l’équipe et en particulier Alain Maillard, votre conseiller en écriture. Comment avez-vous été accompagnée ?
Au début j’étais impressionnée du fait d’avoir un conseiller en écriture qui soit journaliste, d’autant que je n’avais jamais écrit de ma vie. La gentillesse et l’humilité d’Alain Maillard m’ont permis assez vite de prendre confiance en moi et d’oser exprimer mes peurs et mes aprioris en matière d’écriture. Il était très présent et encourageant, il m’a appris à mettre en scène mon roman. J’ai découvert que je pouvais visualiser mon récit comme un film, mettre des mots sur des images, des sentiments, des émotions si j’étais capable de me laisser aller à rêver, à me faire confiance. Aussi incroyable que cela puisse paraître, avant de réécrire une scène de mon livre, je fermais les yeux, je me laissais envahir par mes sentiments, par les images que je voulais raconter. Il m’arrivait parfois de pleurer ou de sourire et puis je laissais courir mes doigts sur le clavier de l’ordinateur et écrivais ce qui me passait par la tête, sans réfléchir ni contrôler. J’ai été plus d’une fois surprise de ce que je pouvais lire ensuite sur ma page. Je crois que c’est ce petit miracle qu’Alain Maillard m’a fait découvrir : le droit de me laisser aller à écrire mes ressentis sans me juger.

Est-ce que vous avez l’impression que la formation proposée par Désir d’écrire vous a aidée à être publiée ? 
Oui, indiscutablement. La qualité de cette formation et cette rencontre « magique » avec Alain Maillard ont participé au fait que mon livre soit reconnu et publié. Mais ma reconnaissance va aussi à ma fille qui a été la première personne à me faire confiance, à participer chaque jour à son écriture et à m’encourager pour que ce livre voie le jour. Cette formation m’a apporté tant en conseils qu’en confiance en moi que j’ai donné envie à deux personnes qui voulaient se lancer dans l’écriture de s’inscrire aux cours de Désir d’écrire.

Comment se seraient passées les choses si vous aviez dû rédiger votre récit de vie de votre côté ?
L’envie d’écrire sur mon expérience d’accueil était très vive. Je savais ce que je voulais écrire et partager. Ce qui me faisait surtout défaut c’était la forme, la mise en scène et la confiance en moi. Comment faire passer mon message ? Comment capter l’intérêt de mes futurs lecteurs pour les entraîner dans mon aventure. Je me suis rendu compte que la formation me permettait de transformer mon récit de façon vivante et agréable à lire. Découvrir comment trouver les mots au plus près de mes ressentis maniant humour, tendresse, délicatesse, émotions… J’ai appris à mettre en scène les différents chapitres et à faire en sorte qu’il y ait une cohérence tout au long de ce récit.

Que vous a apporté la formation de Désir d’écrire dans le développement de votre écriture ?
La formation m’a appris la rigueur : écrire chaque jour, lire beaucoup, être précis dans le vocabulaire, me relire, m’autocritiquer, mais aussi m’inspirer, voire plagier des auteurs connus pour sortir de moi. Varier mes lectures : romans polars, science-fiction, poésie, théâtre, chansons… puis varier mes écrits. Cette formation m’a fait réfléchir et travailler sur différentes façons d’écrire : écriture libre, travailler un plan, inventer, créer des situations, trouver et comprendre ses personnages, les situations, les lieux et bien d’autres choses… Ce qu’elle m’a apporté d’important c’est d’apprendre à apprendre à écrire. Tout le monde peut apprendre à écrire un livre, cela demande du travail et de la persévérance, mais surtout de la confiance en soi. J’ai le bonheur d’avoir de très bons retours de lecteurs à la fois sur le fond et sur la forme de mon écrit : très agréable à lire !

Vous pouvez en savoir plus sur l’ouvrage de Zorah Viola en vous rendant sur sa page Facebook ou sur son blog.