Interview de notre étudiant : Luc Boisnard, auteur d’« Altitudes »

Luc Boisnard, étudiant de l’institut Désir d’écrire, répond aujourd’hui à nos questions. Il est chef d’entreprise et l’auteur du livre « Altitudes » paru chez Alisio des éditions Leduc. Son parcours est très inspirant et son livre passionnant, un grand bravo à lui !

Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?
Autodidacte de formation, j’ai abandonné les études après le Bac à l’âge de 19 ans pour me consacrer à ma passion, l’escalade. J’ai ainsi passé quelques années à arpenter les falaises et les massifs de France pour préparer le diplôme de guide de haute montagne. Auparavant, j’avais pratiqué le canoë-kayak, sport de pleine nature par excellence. C’est la passion de la montagne, de l’alpinisme qui m’a permis de créer à l’âge de 22 ans une société de travaux sur cordes, spécialisée dans les travaux de grande hauteur en France et à l’étranger. Cette double compétence, corde métier m’a permis dans un premier temps d’assouvir mes aspirations à l’autonomie. Ensuite, je me suis formé sur le tas, d’où le côté « autodidacte de formation » aux métiers de dirigeant d’entreprise, de manager, de leader. Je travaille énormément à l’intuition.

Vous êtes non seulement écrivain, mais aussi chef d’entreprise : comment abordez-vous ces deux facettes de votre vie ?
Ces deux facettes, sont intimement liées. Elles se nourrissent l’une et l’autre. Le métier de chef d’entreprise peut permettre de libérer du temps pour soi, pour ses autres passions mais aussi et surtout pour ses propres espaces de liberté personnelle. Écrire est l’un de ses espaces de liberté personnelle qui m’est le plus cher. C’était le même rêve de gosse que de gravir l’Everest, je me donne donc les moyens de le réaliser sans transiger, avec acharnement et conviction. L’écriture est un formidable outil de partage. C’est aussi un formidable chemin intérieur, des aventures secrètes, des rencontres avec des personnages imaginaires, des idées qui fusent, des projets qui s’entremêlent. Les deux statuts se nourrissent, les voyages en train pour raisons professionnelles me donnent du temps pour écrire, mes ouvrages servent la notoriété de mon entreprise. C’est un cercle vertueux où chaque partie alimente l’autre. Deux facettes compatibles avec mon caractère atypique qui ne se laisse pas enfermer dans un stéréotype. C’est un peu comme la figure du Yin et Yang, les deux couleurs sont intimement mêlées, dans ma vie, ces deux métiers sont tout aussi indissociables. Le blanc révèle le noir et vice versa dans la figure d’harmonie, le travail révèle le métier d’écrivain et vice versa pour les aspects professionnels. Et puis écrire, c’est comme chef d’entreprise, il faut avoir une foi énorme, un mental hors du commun, être acharné, têtu et surtout travailler.

Pourquoi avez-vous choisi Désir d’écrire ?
Lorsque j’ai décidé de passer à l’acte d’écrire, comme je n’ai pas poursuivi d’études secondaires, et que je me doutais que le métier d’auteur, écrivain ne s’improvisait pas, j’ai mené des recherches sur le web. Dans les moteurs de recherche, j’ai tapé : » formation à l’écriture ». Rapidement, le site de Désir d’écrire est apparu. Concernant mon choix, même si j’avais identifié plusieurs prestataires, mon intuition, ma petite voix intérieure ne me laissait pas le choix, c’est Désir d’écrire et sa promesse que j’ai retenus. Ensuite, des éléments factuels sont venus étayer ce choix (excellent contact humain, argumentaire et promesse d’une méthode à l’américaine).

En quoi la formation de Désir d’écrire vous a-t-elle aidé pour écrire et publier votre livre ?
Prétendre devenir écrivain sans se former me semble un poil prétentieux. J’aime bien griller les étapes, mais il y a des métiers qui ne souffrent pas d’improvisation. La littérature, quel que soit le genre, répond à des codes. Si on n’applique pas ces codes, peu de chance d’être édité. Produire, n’est pas compliqué en soi. Structurer, manier l’art de la narration, du suspense, du chapitrage, de la table des matières, de l’intrigue, du dénouement, de la construction ne s’improvise pas. Du moins, c’est ce que je pense. Sur les aspects de l’édition, je dois avouer que j’ai plutôt usé de mon côté chef d’entreprise pour arriver à mes fins. Je suis passé très vite sur ces chapitres, considérant que c’est un métier de commercial, de prospection. Savoir ouvrir les portes et plus particulièrement les bonnes portes, fait partie de mon ADN. J’avais bien « intuité » que le monde de l’édition était extrêmement codifié, avec des réseaux d’influences très puissant, j’ai donc agi avec la même méthode que pour faire référencer l’entreprise chez un grand compte comme EDF. J’avais aussi un sujet, une histoire, un témoignage fort à partager. Il s’agissait donc d’identifier le bon canal de diffusion.

De quoi parle votre livre ?


Le plus haut sommet de la planète en est aussi la plus haute poubelle. Des tonnes de détritus, bouteilles d’oxygène, tentes, duvets, emballages abandonnés, et même cadavres encombrent en effet les camps d’altitude jusqu’au sommet. Accompagné de 20 Sherpas, je suis, pionnier dans l’âme, entrepreneur et alpiniste, le premier Français à dépolluer l’Everest. Je suis redescendu avec plus d’1 tonne de déchets, gravissant au passage le plus haut sommet du monde.
Ce récit retrace la géographie intime d’un chef d’entreprise se découvrant lui-même alors qu’il part soigner la montagne. Je vous entraîne en haute(s) altitude(s) pour transformer, comme le rappelait Malraux, « l’expérience en conscience ». Sous l’écorce de l’alpiniste et du sportif de haut niveau, j’incarne une certaine idée du management et de l’esprit d’aventure, faits de grandeur, de désintéressement et d’altruisme. Avec audace, conviction, préparation, et méthode je dépeins une région défigurée sous son manteau de neiges et de glaciers  et vous « invite surtout à utiliser tout ce que le sport en général, et l’alpinisme en particulier, peuvent nous apporter dans notre vie quotidienne, notre vie professionnelle. »

« Altitudes est bien plus que le récit d’une expédition hors normes au sommet de l’Everest. C’est tout à la fois l’histoire d’une vie, un manuel de management et une tribune engagée pour la protection de l’environnement. (…)
Tony Estanguet

 

Quelles sont, selon vous, les qualités essentielles pour écrire un livre ?
Travail, acharnement, travail, acharnement, quelques idées bonnes ou fausses, de l’énergie, de l’envie, de l’abnégation, un peu de culture générale que l’on pourra pallier par une bonne dose de web, une envie folle de partager, de témoigner, de raconter et surtout ne pas avoir peur de déplacer des montagnes.

Si vous deviez donner deux conseils à une personne qui se met à écrire, une chose à faire dans la mesure du possible et une chose à n’absolument pas faire, qu’est-ce que vous proposeriez ?
À faire : une formation au métier d’écrivain, romancier
À ne pas faire : ne pas suivre une formation au métier d’écrivain, romancier.
À faire : croire à son projet à 200 % et mettre toutes les chances et moyens de son côté pour réussir.
À ne pas faire : écouter les autres qui vont dire que c’est impossible

Comment avez-vous réussi à être publié ?
L’édition répond à des codes et à des dogmes très précis. 80 000 ouvrages par an. N’est pas Houellebecq qui veut. Je conseille fortement de passer par un agent littéraire, de voir avec lui, les meilleures modalités de son accompagnement qui peuvent aller de la simple mise en relation à des prestations plus complètes. Cet intermédiaire, même s’il a un coût, permet de franchir beaucoup de portes, très vite si l’ouvrage et l’auteur le méritent. Il faut aussi faire rêver, le personal branding de l’auteur n’est pas à négliger. Par ailleurs, les négociations avec les maisons d’éditions sont âpres, mieux vaut être accompagné dans ces moments clés.

 

Vous voulez en savoir plus ? Retrouvez les interviews de Luc Boisnard :

RTS – Emission « Prise de terre », invité de Lucile Solari – Everest, une décharge au sommet

 

Radio Classique – « L’invité Culture », invité de Patrick Poivre D’Arvor
émission du 20 février, à partir de 1mn20

Arte – émission « 20 Minutes » – invité de Elisabeth Quin – Quand la pollution rattrape l’Everest
à partir de 30 mn