La Silhouette

Notre étudiant Aurélien Fauville a profité de l’un des travaux demandés pendant la formation pour proposer à son conseiller en écriture ce texte. Un grand bravo à lui pour la qualité de son travail :

« On est dimanche. Le soleil s’apprête à se coucher et fait apparaître de fins filets de lumière sur le mur du salon. Je n’aime pas trop les dimanches soirs. La semaine va recommencer et j’ai une pile de dossier énorme qui m’attend sagement au bureau. J’aimerai que le temps s’arrête.
Le vent qui passe par la porte-fenêtre m’apaise. Le chien qui ronfle à côté de moi aussi, étonnement. Je suis bien chez moi, dans mon cocon. Je n’ai pas vu grand monde durant ce week-end, c’est malheureusement souvent comme ça depuis le confinement. Il nous a un peu tous changés, à commencer par nos habitudes. Certains amis se font plus rares, ne donnent plus de nouvelles. Ils ne sont pas seuls fautifs. J’avoue avoir pris goût à la remise en question que cet isolement forcé a imposé à nos habitudes du quotidien.

Je prends plus le temps pour apprécier de petites choses de la vie, j’essaye de profiter davantage de l’instant présent, de me reconnecter à l’essentiel. Même si au fil des semaines, ça a été de plus en plus difficile. Nous avons été confinés en couple et vivre 24H sur 24 avec quelqu’un reste une épreuve, surtout pour Samantha et moi qui avons des tempéraments de feu. Ça n’a pas été facile tous les jours. Ça ne l’est toujours pas d’ailleurs, mais on fait de notre mieux. Elle est partie avec des amies tout le week-end. J’appréhendais beaucoup l’arrivée de ce week-end car, même si j’apprécie avoir du temps pour moi, j’ai beaucoup de mal avec la solitude que ça entraîne quand ça dure un peu trop longtemps. Elle le sait, mais ça lui fait du bien de souffler un peu. Savoir qu’elle sera de retour d’ici quelques heures me met du baume au cœur.
Mon week-end n’a pas été des plus agités. Des amis m’ont fait faux bond hier soir et j’ai finalement passé la soirée seul. Encore. Je n’aurai pas grand chose à lui raconter, mais cela me donnera l’occasion d’écouter son récit avec attention. Comme elle me manque. J’ai préparé à manger pour qu’on puisse partager le repas de ce soir à deux.

J’ai passé la journée en cuisine. Bien qu’un peu bordélique, je reste tout de même quelqu’un d’organisé. J’en ai profité pour préparer la plupart des plats qui composeront nos repas de la semaine. Cela me permet de libérer un peu mon esprit après mes journées de travail. Passer du temps en amoureux, aller promener le chien, regarder une série, voir des amis restent quand même des activités beaucoup plus trépidantes. Je suis en constante recherche de ces moments précieux de partage. Je me sens mieux quand je suis entouré.

Et puis cuisiner à l’avance m’évite de déborder dans la facilité d’une pizza, d’un fast-food ou d’un plat tout préparé quand la flemme a gagné du terrain après une dure journée. C’est moi qui cuisine car je reviens plus tôt du travail et il faut dire que je prends de plus en plus de plaisir à le faire. Cuisiner des légumes frais, élaborer des recettes dont je raffolais étant petit et y apporter ma touche personnelle, ça me fait du bien.

J’aime écouter des podcasts quand je cuisine le dimanche. C’est un peu mon moment à moi où j’ai l’occasion de me plonger dans des récits hors du commun. D’abord, pour me donner la possibilité de m’évader de mon quotidien, qui est parfois un peu monotone, mais aussi, pour assouvir une curiosité un peu maladive, c’est vrai. Défaut que je ne considère pas vraiment comme tel, mais c’est une autre histoire.

Le soleil a fait disparaître les filets qu’il projetait sur le mur et le ciel s’est légèrement teinté de bleu. La nuit va commencer à tomber. Je réveille le chien de sa sieste, non sans difficulté, et nous nous préparons à partir en balade. Quand il a compris pourquoi je l’ai sorti des bras de Morphée, il ne manque pas de me montrer tout son enthousiasme. Le temps d’enfiler sa laisse et nous voilà partis pour un peu plus de 30 minutes autour du village.
Il y fait si calme. La circulation y est plutôt rare. Les prés et les champs dominent la plupart du paysage. On y croit en effet beaucoup plus de vaches que de voisins, et c’est tant mieux. J’en profite pour libérer le chien de sa laisse et lui permettre de gambader près de moi en toute liberté. Il ne s’éloigne jamais très loin. Il me précède pendant la quasi-totalité de la balade, si bien qu’il est nécessaire que je le rappelle de temps en temps pour ne pas le perdre de vue car l’obscurité se fait de plus en plus pesante sur nos chères campagnes.

L’humidité tombe. Il commence à faire un peu froid. La plupart des vaches que nous croisons sont couchées dans l’herbe, prêtes à se reposer. Elles nous regardent passer sans sourciller. Je décide de faire demi-tour, bien décidé à passer une soirée agréable devant la télévision.
Une fois rentrés à la maison, le chien se met tout à coup à fixer la porte-fenêtre refermée avant notre départ en balade. J’observe l’animal apeuré qui ne bouge plus et qui intensifie sa respiration. La caresse que je dépose sur son dos ne semble pas le détendre. Je commence à paniquer. Seule une petite lampe située près de la télévision est allumée, plongeant le salon dans une ambiance peu rassurante. Les grognements soudains du chien n’arrangent rien. Je décide alors de prendre mon courage à deux mains et d’aller voir ce qui se passe dehors.

Arrivé devant la porte-fenêtre, je commence par distinguer les grands arbres qui se trouvent au fond du jardin. Lorsque mes yeux se sont habitués à l’obscurité, c’est alors que je l’aperçois.

Une silhouette encapuchonnée se tient là, à quelques mètres de moi. Elle regarde droit dans ma direction et ne bouge pas lorsqu’elle semble m’apercevoir. Mon sang se glace. J’ignore ce que je dois faire. Je suis tétanisé.

Est-ce que je dois sortir et l’affronter? Est-ce que je dois l’ignorer et fermer les rideaux ? Est-ce que j’hallucine? Est-ce que je dois aller chercher un couteau au risque de lui laisser le temps de s’enfuir? Tant de questions qui se chamboulent dans ma tête à une vitesse folle. Je pense également au chien, je ne veux pas qu’il lui arrive quelque chose. La silhouette n’a toujours pas bougé, contrairement aux arbres en arrière-plan qui sont secoués par le vent.
La nuit est désormais tombée mais les lampadaires de la rue continuent d’éclairer celle que j’appelle « La Silhouette », pas assez pour que je puisse distinguer ses traits, mais assez pour que je puisse être terrorisé. Cette scène semble durer des heures et pourtant seulement quelques secondes se sont écoulées depuis que je l’ai aperçue.
Tout à coup, le chien se met à aboyer. Je sursaute et me retourne alors vers lui pour vérifier que tout va bien. Il est toujours prostré dans l’entrée de la maison et semble ne pas oser me rejoindre. Je me retourne alors vers la porte-fenêtre. « La Silhouette » s’est rapprochée. Elle n’est plus qu’à quelques centimètres de moi, de l’autre côté de la vitre. Je comprends alors que je ne peux pas la lâcher des yeux, sans quoi je risque de me mettre en danger. Le chien se met à gémir et à exprimer toute la peur qu’il peut ressentir. Je décide de marcher à reculons pour le rejoindre, mais le stress et la table de salon me font trébucher, m’obligeant à quitter la porte-fenêtre des yeux.
Quand je reprends mes esprits, elle a été ouverte, mais « La Silhouette », elle, n’a pas bougé. Lorsque je m’apprête à refermer la baie vitrée, elle fait demi-tour et se dirige vers l’ancienne grange qui se trouve derrière la maison. Elle se déplace étrangement, on croirait la voir glisser sur le sol.
Ça ne peut plus continuer, il faut que j’appelle à l’aide. J’attrape mon téléphone et compose le numéro d’urgence. Je tente de leur expliquer mon problème mais ils ne semblent pas m’entendre correctement : « Vous êtes en contact avec les urgences de la police. Monsieur, je vous entends très mal. Monsieur ? ». Impossible de me faire entendre. Je décide cependant de ne pas raccrocher en espérant que la technologie jouera en ma faveur et qu’ils pourront me localiser. En attendant, je file à la cuisine et vais me saisir d’un couteau. Je n’ai malheureusement pas fière allure, mais c’est tout ce que j’ai. Je me dirige alors vers l’ancienne grange. Mes mains sont glacées. Je tremble. J’ouvre entièrement la grande porte dont le grincement résonne dans le silence de la campagne. Peu fréquentée durant la nuit, je n’avais pas trouvé utile de remplacer les grands néons qui s’y trouvent. Voilà un choix que je regrette amèrement aujourd’hui. J’avance à tâtons et tente le bluff : « La police est en route ! ». Seul le vent trouve bon de me répondre, soufflant au travers des planches du toit.
Je me sens tellement seul. Quand tout à coup, une voix rauque et grave me répond : « De quoi as-tu peur ? ».
Cette voix semble venir des quatre coins de la grange. Je me sens encerclé et ne sais où donner de la tête. La peur se lit sur mon visage. « Réponds-moi », insiste la terrifiante voix. La mienne semble avoir disparu, je suis incapable de prononcer un seul mot. « C’est moi qui te fait peur ? ». J’observe chaque coin de la grange à la recherche d’une présence, mais j’ai l’impression que cette voix se déplace, qu’elle tourne autour de moi. Je me sens piégé. « Nous sommes pourtant de vieux amis. »
En une fraction de seconde, nous sommes plongés dans le noir le plus complet. Je ne distingue plus le sol sous mes pieds, ni l’odeur de moisissures et d’humidité, ni l’odeur des vieilles planches de bois qui composent le toit.
Rien. Je me sens vide. Dans l’obscurité, je commence à distinguer deux petits points rouges. Ils deviennent de plus en plus intenses et menaçants. Deux yeux rouges m’observent et me mettent instantanément mal à l’aise. « Laisse-moi me présenter ». Le décor se met tout à coup à changer. L’obscurité commence à laisser place à un endroit qui m’a été familier. « Nous nous connaissons depuis un moment déjà ».
Me voilà désormais assis sur un banc dans la cour de récréation, mon ancienne cour de récréation. Les petits garçons jouent au football et les petites filles jouent à la marelle. Quant à moi, je me tiens en retrait. C’était monnaie courante à l’époque. Je me suis toujours fait plutôt discret. Je regarde les enfants jouer et j’éprouve un tas de sentiments : l’envie de les rejoindre, la tristesse de ne pas partager ces moments avec eux, la solitude aussi. Surtout.
D’un seul coup, l’ensemble des petits élèves s’immobilisent. Leurs regards changent du tout au tout et perdent l’innocence qui y régnait il y a quelques secondes encore. Ils ont, eux aussi, d’horribles petits yeux rouges. Ces mêmes yeux qui me terrorisaient dans la grange. Tous regardent dans ma direction, le silence règne. Soudain, je commence à distinguer des rires, des moqueries. Tout cela m’est adressé. La voix rauque de « La Silhouette » retentit à nouveau : « C’est ici que nous nous sommes rencontrés. »
Tous les petits enfants se dirigent vers moi dans l’intention de me faire du mal, je le lis dans leurs regards. Je suis coincé sur ce banc, je ne peux pas bouger, je suis prostré, démuni. Plus seul que jamais.
« Je suis la solitude, ta solitude. Enchantée. »
En un claquement de doigt, le banc sur lequel j’étais assis disparaît en fumée et me fait tomber dans un espèce de puits sans fond, le fameux « trou du lapin », bien loin de celui du Pays des Merveilles. L’horrible descente se poursuit et je finis par atterrir dans une chambre d’adolescent. C’est la mienne. Il y fait nuit noire. Étrangement, j’y retrouve une certaine sérénité. Je m’assieds sur le lit. En face de moi, mon bureau en désordre, mon ordinateur. Sans que je ne fasse quoi que ce soit, ce dernier s’allume, faisant jaillir une lumière aveuglante dans le tout petit espace. Sur l’écran, des photos défilent sans s’arrêter. Ce sont mes amis. J’en reconnais certains. Ils ont l’air de passer un bon moment, sur les clichés. « Ils s’amusent beaucoup mieux sans toi, tu ne trouves pas ? Regarde bien. »
Sur ces conseils, je regarde plus attentivement les photos qui composent le pêle-mêle qui s’affichent à l’écran. Ce que je vois m’effraie. Eux aussi ont d’horribles petits yeux rouges qui semblent me fixer avec insistance. Sur le lit, la lumière d’un téléphone portable se met également à éclairer la pièce. Un bruit strident de notifications continuelles n’arrête pas d’envahir la pièce et résonne dans mon crâne. « Pourquoi t’excluent-ils ? »
Je presse mes mains contre mes tempes pour que tout s’arrête. Un milliers de paires d’yeux m’encerclent. Il faut que je parte. Je vois la porte, je tente de l’ouvrir. Elle est fermée. Le vacarme des notifications et des images qui défilent sur l’ordinateur ne cessent de me rendre nerveux. Je crie, mais personne ne m’entends. Je veux forcer la porte et lorsque je m’apprête à l’enfoncer, elle se déverrouille.
Tous les bruits ont stoppé net. Il fait nuit noire dans le hall de nuit. Je décide de me poser sur le sol pour reprendre mes esprits. Je suis fébrile, je tremble. J’ai chaud aussi. « Alors ? Je t’avais manqué ? »
Je n’en peux plus de cette voix. Je veux que ça s’arrête. Je ne sais pas comment me sortir de là. Je distingue alors, dans le silence, des éclats de rire. Je me dirige vers les escaliers. Il semble ne pas y avoir de lumière dans la maison, hormis dans la salle à manger. Le fin filet de lumière qui passe sous la porte me laisse penser que je peux m’y rendre. Je sens que « La Silhouette » n’est pas loin. Elle tourne autour de moi. Je descends, saisis la clenche de la porte de la salle-à-manger et entre.
Ma mère, mon père et ma soeur sont là, autour de la table. J’essaye de leur parler mais ils ne m’entendent pas. Ils ne réagissent pas quand je leur parle. Je crie. Je tente de les faire réagir mais rien n’y fait. Je me sens plus seul que jamais. Soudain, ils se mettent à rire, à tel point que leurs bouches deviennent anormalement grandes, déformant leurs visages. J’attrape ma soeur par les épaules et la vision qui me revient me glace le sang. Ses yeux. Ils sont rouges. Perçants mon âme d’un millier de couteaux. Je suis mal à l’aise. J’ai peur. Je ne veux pas rester ici. Je veux partir, m’enfuir. Je veux être seul.
« Très bien. »
Je me retrouve dans mon salon. Il y fait de nouveau calme. Rien n’a bougé. C’est mon cocon, celui dans lequel je me sens bien. Je suis recroquevillé. « C’est ce que tu désirais, n’est-ce pas ? Être seul ? » J’ignore s’il faut que je réponde. J’ai l’impression d’être prisonnier. Comment faire pour que tout s’arrête ?
Près de la porte-fenêtre grande ouverte, « La Silhouette » aux yeux rouges est de nouveau là devant moi. Le vent s’engouffre dans le salon. « Nous nous connaissons depuis si longtemps. Tu m’as fait grandir toutes ces années en me nourrissant par tes mauvaises pensées. C’est toi l’unique raison de ma présence dans ton esprit. Si tu le souhaites, tu peux en finir. »
Elle tend la main et fait apparaître un poignard. Que suis-je censé en faire ? M’en servir contre moi ? M’en servir contre elle ? Cela semble beaucoup trop facile. Sans vraiment y réfléchir, mes jambes me portent jusqu’à « La Silhouette ». J’ignore encore ce que je vais bien pouvoir en faire. Je m’avance doucement. Elle me tend l’arme aiguisée. Je l’attrape. Elle est plus lourde qu’il n’y paraît. Je la regarde longtemps.
Je ne crains plus « la Silhouette ». Elle a raison, on se connaît depuis si longtemps. Je repense à tous les moments qu’elle vient de me faire revivre. Je lui en veux d’avoir pollué mon esprit toutes ces années et d’avoir gâché de précieux moments. Elle a raison, je dois arrêter de nourrir cette solitude. Je dois arrêter de penser.
Alors que je m’apprête à retourner le poignard contre moi, un bruit de verre brisé me fait stopper net. Je me retourne. C’est un cadre-photo qui s’est renversé. Je distingue de loin la photo. J’éprouve du bonheur quand je la regarde. Il n’y a pas d’yeux rouges, que de l’amour, de la bienveillance. Je me retourne alors vers « La Silhouette » et dirige le poignard dans sa direction. D’un geste sec et rapide, j’utilise mon arme.
Tout s’est arrêté, le décor est figé. Il n’y a plus de vent, plus de peur, plus de mal.
L’épais manteau qui dissimulait jusqu’ici « La Silhouette » glisse alors sur le sol. C’est ce manteau que le poignard a traversé.
J’ai décidé qu’aucun de nous n’avait à se cacher, ni moi, ni elle. Je dois lui faire face et la connaître pour arriver à la canaliser. Je veux pouvoir me libérer des craintes qu’elle me procure encore aujourd’hui, après toutes ces années. L’occasion pour moi de lui glisser doucement à l’oreille : « J’ai décidé de te regarder droit dans les yeux, ma vieille amie. Montre-moi ton visage. »
Je ne crains plus ses deux petits yeux rouges, mais au choc de la découverte vient s’ajouter une énorme douleur dans ma poitrine. Je suis sans voix. « La Silhouette » a les mêmes traits que moi, elle est comme un double. J’ai l’impression de me tenir face à un miroir, face à une version malfaisante de moi-même. Le poignard a disparu de mes mains. Les yeux rouges et la voix rauque de « la Silhouette » aussi : « Ce combat, tu l’as mené contre toi-même, et tu l’as gagné » J’y vois enfin plus clair. C’est moi le seul et unique responsable de ce voyage, seul responsable de tous ces malheureux souvenirs. Je comprends que je suis le problème, mais je prends également conscience que je suis la solution. « La Silhouette », c’est moi et je suis le seul qui peut la contrôler.
Je suis immobile, je ne peux plus bouger et en quelques secondes seulement, nous fusionnons. Une forte lueur émane alors au milieu du salon. J’ai l’impression d’être vidé de toute énergie. J’ai n’ai plus la force de tenir sur mes jambes. Je m’évanouis.
Quand j’ouvre les yeux, le chien me lèche le visage. Je l’éloigne et me relève. La porte-fenêtre est grande ouverte. Je la referme pour empêcher le froid d’entrer dans la pièce. J’observe ce qu’il se passe dehors. Pas de « Silhouette » à l’horizon. Je reprends mes esprits.
J’entends des clés dans la serrure de la porte d’entrée. C’est Samantha !
Je file me débarbouiller dans la salle de bain pour ne pas lui paraître négligé. Je passe de l’eau froide sur mon visage. Ma tête se met légèrement à tourner. « C’est moi ! Alors, comment s’est passé ton week-end en solitaire ? », crie-t-elle depuis le hall d’entrée. Je ne parviens pas à lui répondre.
Ma vision commence à se troubler. Je redresse mon visage et suis terrifié par ce que je vois dans le miroir : deux horribles petits yeux rouges.